Retour à la réalité Partie 2 : De pèlerins à citadins

20/04/15
Direction la gare une fois de plus, pour Mikawatahara : 4h de train pour arriver dans un bled paumé, où il faut prendre le bus pendant encore une heure afin de rejoindre la pointe, Irago. Il n’y a rien à Irago, sauf le ferry à destination de Toba. Ça tombe bien, c’est là où on va.
Durant le trajet en train, on voit le temps qui se dégrade, c’est de pire en pire pendant le bus.

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C’est une pluie fine avec beaucoup de vent. Dès que le bus arrive au terminal du ferry, on s’empresse de rentrer à l’intérieur sous peine d’être trempé en 5min. À l’intérieur c’est un peu vieillo mais il y a tout le nécessaire : gyudon, shirasu soba et yakiôasari.

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Après une heure, on embarque sur le ferry d’Isewan, la météo ne s’arrange pas ; au début, c’est intéressant, ça tangue gentiment, je prends quelques photos en extérieur. Et puis ça ne rigole plus ; le ferry monte et descend tellement que je n’ose même plus aller dehors de peur de passer par dessus bord, il est difficile même de tenir debout. À chaque vague, des gerbes d’eau passent de part et d’autre, le bateau émet des craquement au passage des plus grosses. Fini la promenade, je m’assois sagement à mon siège et commence à rédiger le post. Flo quant à elle, s’est endormie dès les premières minutes du trajet.
Arrivés au port de Toba, le vent mêlé de pluie est impressionnant. Nous partons tout de même pour la gare à pied. En à peine 10 min la pluie et le vent se sont arrêtés, c’est tout de même étrange comme climat ici…
Tant mieux, nous longeons le bord de mer, passant devant les excursions en bateau pour aller voir les dauphins ou les Ama. Les bijouteries spécialisées dans la perle se succèdent. Le musée Mikimoto dédié à Mikimoto Kôkichi, le premier cultivateur de perles au monde. Pas de doute, la ville de la perle, c’est Toba.

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Dans la rue, sur un panneau d’affichage de la police, une affiche « Next Generation Patlabor » avec les insignes de la police… Attention, si tu es un méchant, un méka géant viendra t’arrêter ! ^^’

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On prend enfin le train pour Ise. Arrivés sur place, le vent et la pluie sont de retour mais nous partons tout de même pour Ise Jingu Naiku, le point de départ d’Iseji. Le vent violent et la pluie ainsi que le soleil qui se couche nous obligent à bivouaquer. Nous trouvons un préau sur le côté d’un toilette publique, c’est le mieux que l’on puisse espérer ; à l’abri du vent et de la pluie, et en béton au cas où un arbre viendrait à tomber (ce qui ne m’étonnerait même pas vu les conditions).
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21/04/15
Au matin, pas un nuage, pas de vent. On se lave dans la cabine des WC handicapé, tellement bien équipée qu’on se croirait dans une salle de bain : évacuation au sol, eau chaude, plein d’étagères…
Nous voilà arrivés à Naïku le point de départ. Comme prévu, pas grand chose à voir du temple car tout est confiné dans une enceinte réservée aux prêtres mais le lieu respire l’ancestrale par son escalier en énormes pierres polies et ses arbres monumentaux.

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Une prière s’impose pour le départ ; moi pour trouver l’inspiration lors du chemin, Flo pour que ses pieds la portent jusqu’au bout.
Nous suivons l’itinéraire conseillé par la carte prise à l’Office du tourisme ; la route est agréable et passe par une rue marchande datant de l’ère Edo avec des magasins vraiment beaux et plein de choses à manger,

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puis nous passons par de vieux quartiers.

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On est content de se balader en t-shirt, il fait beau.
En 1h de marche (et un méga coup de soleil chacun), et une pause pour Flo, nous arrivons à la première étape : Ise Jingu Geku. Là, c’est un peu le même principe que le premier, pas de temple, des gros arbres et beaucoup plus de Japonais venant prier.

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Cette fois-ci, Flo tente le tout pour le tout et multiplie par 10 sa mise lors de sa prière !
Nous continuons pendant 1h30 jusqu’à un magasin de korokke à 80¥, ce sera donc ici la pause déjeuner. Nous reprenons la route direction la campagne, à travers les rizières, c’est sympathique. Les agriculteurs s’affairent à « labourer » et partout, les champs se remplissent d’eau.
Je décide de prendre le maximum de choses du sac de Flo pour l’alléger puis nous repartons.
Nous arrivons ensuite à Tamaru, les maisons sont presque toutes traditionnelles, je ne sais pas où donner de la tête pour savoir laquelle j’aimerais habiter.

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C’est vraiment un beau village sans être un endroit touristique. Mais pendant ce temps, Flo arrive à bout. C’est décidé, c’est à la gare de Tamaru que s’arrêtent nos randonnées avec gros sacs à dos…
Du coup, on ne sais pas trop où aller désormais, mais de toute façon, il nous faut rejoindre une ville où nous aurons accès à internet et une chambre pour se reposer.
C’est à Matsusaka que nous arrivons un peu en perdition, nous nous éloignons de la gare pour trouver un resto pas trop cher avec wifi. Nous repérons la petite entrée traditionnelle d’un resto. L’accueil est agréable, le repas est bon mais pas de wifi.

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C’est donc avec une carte touristique et l’aide de la gérante que nous trouvons un ryokan à 3000¥ la nuit ( c’est vraiment pas cher). La nuit est tombée et nous nous présentons à la porte du ryokan dont nous ne pouvons pas lire le nom. La gérante vient nous voir et nous dit que le ryokan est un peu plein, que c’est embêtant. C’est une façon polie de nous dire qu’elle veut pas nous préparer une chambre parce qu’on n’a pas réservé et que c’est pas bien ! On lui dit que les autres hôtels sont trop chers et que ça va être compliqué de trouver quelque chose.
Elle réfléchit un peu, nous demande d’où l’on vient et après avoir appris que nous sommes Français, nous sort un « mate ‘te ». Elle part a l’étage, semble déménager un gros paquet de choses et en 10 min revient nous dire qu’une chambre est prête. Nous la remercions beaucoup.
Nous nous installons dans la chambre vieillotte et quelques minutes après la gérante vient nous apporter deux tasses de genmaïcha. Je lui demande le prix pour la chambre, elle me répond que normalement c’est 3000¥ pour une personne, 4000 pour 2 mais que comme ce n’est pas la meilleure chambre (et qu’on est Français), ce sera seulement 3000 pour 2.
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22/04/15
Au matin, nous discutons un peu avec la gérante de la France, de sa fille, elle nous présente aussi Momo-chan, son chien joueur, qui semble croisé renard. Puis nous propose un petit déjeuner gratuit avec les « restes », c’est royal ! Plein de petits plats qui arrivent à n’en plus finir, c’est super bon. On discute de ce qu’il y a à voir à Matsusaka puis nous voilà parti. Visite d’une vieille maison d’un riche marchant d’autrefois

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puis des ruines du château.

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Pour midi nous allons au restaurant de sushi conseillé par la gérante et tenu par l’un de ses amis. C’est l’occasion de tester un vrai et bon restaurant de sushi. La déco est classique pour un sushiya ; sobre et bois jaune. Je commande un plateau de 9 sushis et Flo un chirashi. Le goût n’a évidement rien n’à voir avec ce que l’on trouve en France ; le riz est vraiment très bon et les tranches de poisson n’ont presque pas de goût tellement c’est frais, seul un légé goût venant après les distingue uns des autres. Je dirais même que ça n’a pas goût de poisson. Il y a, en plus du poisson, un sushi de sèche, un sushi omelette, un de crevette rose et un de crevettes grise. Ce dernier sera mémorable ; pas trop de goût comme les autres mais une texture incroyable, c’est d’abord ferme sous la dent puis s’écrase facilement, très légèrement gluant et sec à la fois. Je n’ai jamais eu quelque chose de tel sous la dent. Pour donner une idée, la texture la plus poche que je connaisse serait du polystyrène… Normalement, il faut tremper les sushis dans la sauce soja ; certes c’est meilleur, mais pour le coup tous les sushis aurons le même goût (de sauce soja…). La soupe miso est faite selon une recette spéciale et a plus de goût que la normale. Le deuxième accompagnement est de la sèche marinée et légèrement sucrée, impossible à identifier sans demander.
Pour le chirashi de Flo, c’est quasiment les mêmes poissons que j’ai eu, moins la crevette grise. Les tranches sont disposées sur du riz et des vermicelles d’omelette japonaise avec un peu d’algue. Ça se déguste sans faim. Pour la fin du repas, nous demandons au patron de nous conseiller un saké. Et bien tout ce qu’on a pu boire en France fait vraiment pâle figure à côté de celui-ci.

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Pour digérer, on se balade dans Matsusaka, en direction d’un sento recommandé lui aussi par la gérante. Il y a une bonne heure de marche pour y arriver, et une fois à proximité, il est difficile à rater tellement c’est gigantesque.

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De l’extérieur, on dirait un hangar. Heureusement qu’à l’intérieur c’est plus convivial. En plus on passe gratos car la gérante nous a filé des coupons (qu’il faudra lui rembourser en rentrant) qui nous font gagner 150¥ chacun. Sur 650¥, c’est pas négligeable. On a accès à plusieurs bains de composition différente, deux saunas (un normal et l’autre aux herbes), des jets, des bains électriques, et des bains en extérieur. Ces derniers sont répartis en trois bains distincts : un avec des micro bulles qui rendent l’eau opaque, un bain au calcium, et un bain médicinal qui, de l’avis de Flo, sentait le navet. Deux heures plus tard, on ressort tout brillant et tout rouge à cause du coup de soleil d’hier. Sur le parking du bain, il y a un distributeur de riz :P1110545

Sur le chemin pour rentrer au ryokan, on cueille des kumquats, appelés kinkan dans le coin (mais comme c’est un vieux édenté qui nous l’a dit, on n’est pas sûrs d’avoir bien compris…) dont il ne faut manger que la peau, et des sortes de petites clémentines toutes rachitiques avec plus de pépins et de peau que de jus. On poursuit tranquilou notre route, au gré des maisons traditionnelles abandonnées et des petits canaux qui circulent entre les maisons. On les emprunte parce que ça fait un raccourci, mais attention à ne pas mettre les pieds dedans, la couleur de l’eau est suspecte… On est accueilli au ryokan par Momo-chan et sa maitresse qui nous apporte du thé. On a même droit à un petit repas du soir en regardant les photos de la fille de la gérante, qui voyage beaucoup. Bonne nuit.

Posté de Matsusaka.

PS : ce restaurant propose un menu spécial pervers, à vous de trouver lequel (il faut connaître ses hiragana pour répondre) : P1110552

PPS : les Japonais sont fans de Mickey, on peut le trouver un peu partout : P1110548

6 réflexions sur “Retour à la réalité Partie 2 : De pèlerins à citadins

  1. Comment s’appelle le ryokan où vous avez dormi à Matsusaka? (3000Yen c’est vrai que c’est pas cher) les repas ne devaient pas être compris mais la gérante a été sympa.

    On voit encore que les Français sont bien appréciés au Japon et ça peut devenir un avantage dans certaines situations comme vous l’avez décrit mais pour cela faut peut être parler un peu japonais..

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    1. Le ryokan s’appelle Matsuya Ryokan. 3000 pour 2, c’est pas cher mais le repas n’est pas compris, il existe une formule avec repas dont on ne connait pas le prix. Faut savoir que ce ryokan est un peu vieillo et c’est le bazard, pas toujours très propre. Après, un ryokan de « rêve » avec deux repas, c’est à partir de 120 000 par personne (80 fois plus cher ^^’).
      C’est vrai que si Flo n’avait pas été là pour parler Japonais, ça aurait été légèrement différent mais sûrement très agréable quand même. Ça motive à apprendre le maximum de japonais avant de partir !

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  2. Je n’arrive pas à trouver ce qu’est du « yakiôasari » ?

    L’entrée du temple est très jolie ! Et je ne parle pas de l’ambiance des vieux quartiers 🙂

    Elle avait l’air d’apprécier les français la gérante du ryokan ^^
    J’avoue que le plateau de sushi donne envie (le reste aussi en fait).

    J’espère que vous n’avez pas pris le menu « spécial pervers » ! Même s’il est sûrement très bon. Je me demande combien de personnes il faut pour le préparer 😀

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    1. Le yaki oasari, c’est des coques grillées, les trucs chelous sur la photo du bas.
      Oui, apparemment elle a déjà eu une Française en pension avec qui elle a sympathisé. Ça nous a bien aidé.
      Le lendemain, François a pris le menu pervers ^^ »

      Flo

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